Garçes est de retour !

Il était une fois Garçes….

En octobre 2010, suite au mouvement social contre la réforme des retraites, quelques étudiantes se réunissent pour parler de l’inégalité dans la prise de paroles entre les femmes et les hommes au sein des AG. Elles se rendent compte alors que leur « timidité » n’est pas un problème individuel mais bien un problème collectif, révélateur d’une structure patriarcale persistante, empêchant l’émancipation de chacun et chacune face aux stéréotypes hétérosexistes. Elles décident alors de créer GARÇES (Groupe d’Action et de Réflexion Contre l’Environnement Sexiste) et de l’ouvrir aussi bien aux militant.e.s qu’aux non-militant.e.s, aux femmes qu’aux hommes…

Garçes, c’est donc un collectif féministe…

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Une association féministe et LGBT, c’est toujours utile…

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Les femmes, comme les personnes LGBT*(1) (lesbiennes, gays, bis, trans*), sont toujours victimes de discriminations et d’hétérosexisme, en France et dans le monde…

Discriminations politiques et économiques :   En France, les femmes gagnent 19,6% de moins que les hommes et sont majoritairement concernées par les contrats précaires. Elles ne sont que 26,9% à l’Assemblée Nationale. En politique, elles subissent comportements et remarques sexistes. Au sexisme de ces remarques s’ajoutent parfois des allusions racistes (cf. notamment les commentaires et images visant Christiane Taubira il y a quelques mois) qui visent toujours à mettre en doute la compétence de ces femmes. Enfin, au lycée, puis à l’université et dans le monde du travail, les filières et les secteurs professionnels sont hiérarchisés en fonction de leur taux de féminisation…

Le corps des femmes, cet objet du désir masculin   Dans toutes les sociétés,  le viol reste encore un tabou alors que près d’une femme sur cinq en est victime. De plus, de manière quotidienne, à Paris comme à Tokyo, au Caire et à Bruxelles, des femmes subissent harcèlement de rue et harcèlement sexuel. Face à ces violences, elles sont peu soutenues par des institutions policières et judiciaires (souvent trop peu formées), et leurs droits peuvent encore se retrouver en danger…comme ce fut le cas pour lors de l’abrogation du délit de harcèlement sexuel en France en mai 2012. Le harcèlement et les violences sexuelles sont encore trop souvent légitimées par une société qui en rend les femmes responsables.

Discriminations et violences LGBT-phobes  Les personnes LGBT* sont victimes de discriminations et de violences, tant physiques que symboliques, au quotidien. Celles-ci sont directement liées à la division binaire et hétéronormative de la société, qui postule les catégories « femme » et « homme » comme innées, figées et seules possibles, dont devraient découler des rôles de genre définis, et une orientation hétérosexuelle considérée comme seule valide. Sortir de ce cadre est systématiquement sanctionné.  L’année passée, le « débat », dont les termes mêmes sont discriminatoires, autour de l’ouverture du mariage aux couples non-hétérosexuels, a fait le lit de discours et d’actes LGBT*-phobes de plus en plus nombreux et décomplexés. De plus, si le « transsexualisme » n’est plus considéré comme une maladie mentale par la sécurité sociale depuis mai 2009 (!),  les personnes trans* souhaitant obtenir un changement d’état civil sont encore soumises à un parcours pathologisant, intrusif et dont les conditions extrêmement restrictives et normées portent une fois de plus atteinte à leur droit à l’auto-détermination et à disposer librement de leur corps.

Le droit à l’IVG  Le droit à l’Interruption Volontaire de Grossesse est menacé par la fermeture récente de centres IVG partout en France. Par ailleurs, si l’accès à la contraception et à l’avortement sont des droits que les femmes ont acquis depuis des décennies (souvent de manière longue et difficile), leur légitimité est trop souvent remise en cause par certains groupes religieux et organisations politiques.

À Sciences Po aussi !

Le sexisme et les discriminations contre les personnes LGBT sévissent aussi à Sciences Po ! GARÇES a pour mission de les dénoncer sous toutes leurs formes, mais aussi d’informer et de sensibiliser les étudiant.e.s à ces questions.

L’écart de salaire entre les diplômés et les diplômées reste significatif : l’enquête « Jeunes DiplôméEs 2012 » montre que 57% des diplômé.e.s sont des femmes, mais elles gagnent en moyenne 18,9% de moins que les diplômés à leur sortie de l’IEP.

L’administration n’est pas en reste Aucune femme n’a été nommée administratrice de l’IEP depuis sa création, seulement 2 femmes sont directrices d’un campus du Collège Universitaire, et seules 8 femmes siègent au Conseil d’administration contre 26 hommes…

Invisibilité des femmes Tu peux toujours chercher les grandes figures féminines ayant marqué l’IEP sur Internet et parmi les noms des amphis et des bâtiments…en effet, pas une seule femme n’est assez bien à Sciences Po pour qu’on nomme un espace d’après son nom !

Prise de parole  De nombreuses barrières subsistent quant à la prise de parole en public des femmes : ainsi, il y a très peu de femmes dans les joutes oratoires et les concours d’éloquence, on compte une seule finaliste du Prix Philippe Séguin en 2012…

Et qu’est-ce qu’on fait à Garçes exactement ?

Tout au long de l’année 2012-2013, le collectif s’est mobilisé dans les luttes aspirant à une égalité des droits entre couples hétérosexuels et couples non-hétéros, dans une perspective critique, et contre la multiplication des discours et des actes LGBT-phobes décomplexés, refusant parfois de dire leur nom. Les GARÇES était également présent.e.s lors de rassemblements en soutien au centre IVG de l’hopital Tenon, ainsi que lors de marches  telles que l’Existrans, de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes (25 novembre), ou encore aux côtés d’autres groupes militants tels que Mamans toutes Égales contre les discriminations à l’encontre notamment des mères portant le foulard.

A Sciences Po et dans le milieu étudiant, le collectif a organisé un séminaire féministe à la rentrée 2012, une conférence unitaire avec d’autres associations de Sciences Po pour débattre des ouvertures et des lacunes de la loi dite du « mariage pour tou.te.s » ainsi que des perspectives de luttes la dépassant. GARÇES a aussi animé de nombreux ateliers et réunions publiques, réfléchissant autour de thèmes tels que le harcèlement de rue, les troubles du comportement alimentaire, le consentement dans les relations sexuelles, le viol, les agressions sexuelles et les tentatives de viol,  le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur, de la convergence des luttes anti-sexistes et anti-racistes, a organisé des projections de films, a fait de la veille anti-sexisme et anti-discriminations LGBT, et a publié des articles et co-signé des textes et appels en soutien à d’autres collectifs et organisations.

Agenda

 

À venir : ateliers et réunions publiques : consentement, les droits des trans* en Europe, xxxxx …et les thèmes que chacun.e souhaite aborder !

 

Nous contacter

Après avoir lu ce texte, tu veux absolument devenir une ou un Garçes (tu as fait le bon choix !) ? Tu peux nous contacter de plusieurs manières :

–        par mail : garces.sciencespo@gmail.com

–        par Facebook : « Garçes collectif féministe »

–        par notre blog : https://collectiffeministe.wordpress.com

 

(1) Nous utilisons l’astérisque après le terme « trans » afin de laisser un espace d’existence à et de rendre visible la diversité des identités et des parcours des personnes ne s’identifiant pas au genre qui leur a été assigné à la naissance.

Conférence-débat : Le harcèlement sexuel à Sciences Po, et si on en parlait ?

La réalité du harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur et la recherche est rendue invisible par au moins trois lieux communs : les intellectuels ne commettraient pas de violences, les rapports de domination n’existeraient pas dans les lieux de savoir, et la « séduction » entre adultes serait toujours consentie.

C’est pourquoi la question du harcèlement sexuel reste un sujet tabou dans l’enseignement supérieur, à Sciences Po comme ailleurs, alors même qu’on constate sa persistance et que le harcèlement sexuel touche l’ensemble des actrices et acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche : étudiant-e-s, doctorant-e-s, enseignant-e-s, et salarié-e-s.

Pour lever le silence qui pèse sur ces questions, nous invitons les étudiant-e-s et l’ensemble des personnels, administratifs et académiques de Sciences Po à venir vous informer et débattre de cette question à Sciences Po, le 21 mars 2013 de 12h30 à 14h30, au 27 rue Saint-Guillaume en salle A11.

CLASCHES, GARÇES, LMDE, Solidaires Etudiant.e.s, UNEF

Garçes soutient le Collectif féministe bordelais contre les violences sexistes dans l’enseignement supérieur

Sexisme dans l’enseignement supérieur : la fin d’un tabou qui n’en finit pas…

En 2002, le CLASCHES (Collectif de Lutte Anti-sexiste contre le Harcèlement Sexuel dans l’Enseignement Supérieur) dénonçait publiquement les violences sexistes dans le monde universitaire. Depuis, si des avancées législatives ont été obtenues, les pratiques tardent à changer.

Ainsi, le 24 janvier 2013, le Collectif féministe bordelais contre les violences sexistes dans l’enseignement supérieur dénonçait publiquement les propos sexistes et homophobes contenus dans des pages Facebook intitulées « Osez le masculin » et « Osez le masculisme ». Ce petit groupe d’étudiants revendiquait son appartenance à Sciences Po Bordeaux. La direction de l’IEP a réagi et des procédures disciplinaires sont en cours. Nous avons également dénoncé un certain climat propice à l’expression des propos sexistes et homophobes. Nous pensons que toute institution d’enseignement supérieur doit lutter contre la « tradition dite potache », qui n’est que l’expression des rapports de domination, et contre les discriminations de sexe : 95% des professeurs d’université sont des hommes à l’IEP de Bordeaux -qui n’est pas une exception en matière d’inégalité dans l’accès aux positions hiérarchiques les plus élevées puisqu’au niveau national, et toutes disciplines confondues, les femmes représentent 23% des professeurs d’université. Alors que nous témoignons de ces inégalités, la direction de l’IEP de Bordeaux a déclaré dans la presse vouloir porter plainte pour diffamation contre le Collectif bordelais contre les violences sexistes dans l’enseignement supérieur (article de Libération du 8 février 2013, « Sciences po et le sexisme de ses étudiants »).

Plus largement, cette affaire révèle la banalisation des violences sexistes dans l’enseignement supérieur : la culture du silence, comme celle de la protection de l’image et de la réputation des grandes écoles et des universités constitue un terreau favorable à la perpétuation de pratiques qui ne seront jamais trop dénoncées. Si la révélation peut heurter, elle ne doit pas faire oublier qui sont les premières victimes de ces rapports de pouvoir. Elle est nécessaire pour peu que l’on veuille que disparaissent les discriminations de sexe et les violences sexistes dans le milieu universitaire.

 C’est pourquoi nous demandons :

  • La nomination d’un.e chargé.e de mission à l’égalité dans toutes les universités et les grandes écoles bordelaises, comme cela est proposé par la Charte pour l’égalité entre les Femmes et les Hommes, signée par la C.P.U, la C.D.E.F.I et la C.G.E., Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement Supérieur,  le 7 février 2013.
  • La mise en place d’une cellule de veille contre le harcèlement sexuel et le sexisme, à l’échelle du campus, sur le modèle de la CEVHIS de Lille 3 par exemple, ou comme il en existe sur certains campus allemands, hollandais, nord-américains, etc.
  • La garantie (création des conditions politiques et matérielles) d’une réflexion et d’un réel débat concernant les rapports de domination dans l’enseignement supérieur au niveau des étudiant.e.s et du personnel.

Le Collectif féministe bordelais contre les violences sexistes dans l’enseignement supérieur.

 

Signataires : SUD étudiant Bordeaux, OSB IV, UNEF Bordeaux, Solidaire Etudiant-e-s, EFiGiES Bordeaux, Garçes Collectif Féministe IEP Paris, SOS Suicide Phénix, SUD éducation Aquitaine, CLASCHES (Collectif de Lutte Anti-Sexiste Contre le Harcèlement Sexuel dans l’Enseignement Supérieur), Genre en Action

Pour briser le silence et pour que les intimidations contre le Collectif féministe bordelais contre les violences sexistes dans l’enseignement supérieur cessent, nous avons besoin de votre soutien et vous invitons à signer et diffuser largement cet appel public. Signez la pétition par ici : http://www.petitions24.net/appel_a_soutien !

Mariage, adoption, filiation : égalité maintenant !

Parce que l’égalité des droits n’attend pas et n’attend plus,

Parce que le mariage ne doit plus être seulement réservé aux couples hétérosexuels,

Parce que des enfants adoptés par deux pères ou deux mères seront aussi heureux que des enfants adoptés par un père et une mère,

Parce qu' »on s’est battues pour avorter, on se battra pour enfanter ! »,

Parce que la PMA, tout couple de femmes et toute femme célibataire y a droit,

Parce qu’être contre cette loi, c’est être homophobe,

Parce qu’être féministe, c’est lutter contre l’hétérosexisme et contre l’idée que l’hétérosexualité est « meilleure » que l’homosexualité,

….pour toutes ces raisons, RDV ce dimanche 27 janvier à Denfert-Rochereau, pour manifester !

Soyons nombreux et nombreuses, pour montrer notre détermination à obtenir l’égalité des droits pour tous et toutes ! A cette occasion, GARCES a écrit un tract, également signé par SUD Sciences Po et NPA Sciences Po : Mariage, adoption, filiation : égalité maintenant ! 

RDV le 27 janvier, place Denfert-Rochereau, à côté de la pharmacie en face de Monceau Fleurs, et dos à la statue du Lion (soit l’angle de l’avenue Denfert-Rochereau et du Boulevard Arago) !

Agenda de la semaine du 3 décembre !

Nos rendez-vous !

 
Mardi 4 décembre à 19h15 (demain) : Réunion hebdomadaire de préparation de la conférence pour l’égalité des droits. Pour celles et ceux qui veulent discuter de l’introduction, du cadrage des débats, de la distribution ou de l’utilisation de la charte de Garçes… RDV au local syndical, à SciencesPo.
 

Mercredi 5 décembre à 19h : CONFÉRENCE UNITAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES DROITS ENTRE COUPLES LGBT ET COUPLES HÉTÉROS 
Débat avec Daniel Borrillo (juriste) dans un espace bienveillant et dans un cadre unitaire puisque GARÇES, Sud, l’UNEF, le NPA, le Front de Gauche, Amnesty international, le PS, le MJS, Plug N’ Play et l’équipe de la QueerWeek s’unissent pour faire barrage à l’homophobie et pour revendiquer l’égalité des droits. RDV dans l’amphi « Chapsal », au 27, rue Saint Guillaume, 75007 Paris.

N’hésitez pas à motivez les gens autour de vous, cette conférence s’adresse à toutes les personnes qui croient en l’égalité des droits, homos, hétéros, bis, asexuels, pansexuels, que vous soyez à SciencesPo ou non. 

Agenda féministe/ LGBT :

 
Au cinémaLes invisibles de Sébastien Lifshitz 
Des hommes et des femmes, nés dans l’entre-deux-guerres. Ils n’ont aucun point commun sinon d’être homosexuels et d’avoir choisi de le vivre au grand jour, à une époque où la société les rejetait. Ils ont aimé, lutté, désiré, fait l’amour.
Aujourd’hui, ils racontent ce que fut cette vie insoumise, partagée entre la volonté de rester des gens comme les autres et l’obligation de s’inventer une liberté pour s’épanouir. Ils n’ont eu peur de rien… 

Samedi 8 décembre à 15h: Rencontre débat : « Travail et luttes de femmes de l’immigration »
http://www.demosphere.eu/node/33211
 
 

A vos agendas, les prochains rendez-vous à venir et à ne pas manquer : 

 Dimanche 16 décembre : Manifestation POUR le mariage pour toutes et tous !

Compte-rendu général du séminaire

Pour  bien commencer l’année, G.A.R.ç.E.S a invité ses adhérentEs et toutes  les personnes qui le souhaitaient à se réunir le temps d’un week-end  pour faire connaissance mais aussi pour évoquer différentes problématiques liées au  féminisme. C’était  aussi l’occasion de se réunir pour s’auto-former, réfléchir sur les oppressions genrées quotidiennes que nous subissons, et pour effectuer un pas supplémentaire vers l’(auto-)émancipation.

Dans l’ensemble, le séminaire fut un beau moment de partage féministe, regroupant de nombreuses et nombreux membres de Garçes, mais également des étudiantEs de Sciences Po et d’autres universités parisiennes, comme des jeunes et moins jeunes, des personnes travaillant, des féministes « historiques », des militantEs « Queer », des personnes simplement curieuses de voir ce que ce séminaire avait à leur offrir…

Ainsi, les  papiers recueillis sur le ressenti de ce week-end par les  participantEs ont été plus que positifs. Ils ont souligné la capacité  de Garçes à construire un espace de bien être et d’empowerment dans  lequel chacunE a pu s’exprimer, exister et s’affirmer dans l’espace  collectif tout en s’enrichissant personnellement et féministement.

Entre les sympathiques petits déjeuners et repas pris en commun, auxquels s’ajoute notre soirée du samedi soir dans le bar « La Veilleuse de Belleville », le programme était dense :

Samedi matin  : Après une première plénière sur « Etre et se dire féministe » la  soixantaine de participantEs s’est répartie en trois ateliers :  «  Etre et se dire féministe dans ses relations sentimentales et sexuelles  » , « Etre et se dire féministe dans le milieu étudiant » et un atelier sur la  prise de parole en public, adressé tout particulièrement aux personnes autocensuréEs n’osant pas parler au sein de l’espace collectif.

Samedi après-midi: Après une seconde plénière sur « l’intersectionnalité » (soit le concept  de sciences sociales permettant d’analyser l’imbrication – et non  l’accumulation- des discriminations entre elles, dans le vécu des  individuEs, dans les structures sociales mais aussi dans les discours politiques),  trois ateliers ont été proposés dans cette lignée : « Féminisme et  anticapitalisme », « Féminisme et religion » et « Féminisme et  antiracisme».

Dimanche matin  : Après l’affirmation de soi comme féministe et le questionnement sur  l’intersectionnalité samedi, c’est la sexualité et les sexualités qui ont été à l’honneur dimanche matin avec deux ateliers mixtes : « Stéréotypes et plaisirs sexuels » et « Queer et hétérosexisme », ainsi qu’un atelier non-mixte sur la masturbation féminine.

Dimanche après-midi : Après un retour sur les ateliers du matin et de la veille, nous avons  exprimé notre ressenti sur le weekend, réfléchi sur les choses qui étaient réussies et celles qui pourraient être améliorées (l’idée de créer une Charte a ainsi émergé à ce moment-là) avant d’échangé autour des projets  futurs de l’association.

Vous retrouverez tout au long des jours suivants des comptes-rendus ou des articles liés aux plénières et aux ateliers s’étant déroulés lors de ce séminaire, et n’hésitez pas à nous poser des questions ou à ajouter des remarques dans les commentaires!

Agenda de la semaine du 5 novembre !

Nos prochains rendez-vous :

Mardi 6 novembre à 19h15, en salle 923, au 9, rue de La Chaise, se tient l‘Assemblée Générale de discussion sur le thème du féminisme anti-raciste : quelles relations entre l’ hétéro-sexisme et le racisme, entre les  luttes féministes et anti-racistes? Nous reviendrons notamment sur  les  interrogations soulevées lors de la réunion sur le harcèlement de rue,  nous parlerons des féminismes islamiques et décoloniaux …

Mercredi 7 novembre à 19h15 en salle Leroy Beaulieu (au 27 rue Saint Guillaume) : conférence de l’Université Alternative sur les mouvements étudiants internationaux et les violences policières, avec des militant-e-s d’Occupy London et de la mobilisation au Chili ….

Agenda féministe/ LGBT hors Garçes :

Jeudi 8 novembre à 19h15 en amphithéâtre Emile Boutmy (27 rue Saint-Guillaume): Conférence avec les FEMEN (féministes ukrainiennes) sur le thème « Les nouveaux modes de contestation dans l’espace post-soviétique: com’ ou combat?  » . Attention, inscription obligatoire (voir Facebook).

Le blog est en rénovation…

C’est un mois d’octobre pluvieux et Garçes a donc décidé de travailler un peu sur son blog… La rénovation devrait prendre fin d’ici 15 jours, tenez bon !

Par ailleurs, n’hésitez pas à nous adresser des critiques et des remarques diverses concernant le blog à l’adresse suivante : garces.sciencespo@gmail.com

D’avance, merci et à très bientôt.

L’équipe de Garçes.

 

Séminaire / Week-end de G.A.R.Ç.E.S

Pour bien commencer cette nouvelle année, G.A.R.ç.E.S. organise un séminaire de formation et d’auto-formation pour réfléchir au système hétéropatriarcal et aux différentes formes d’oppression qui en découlent. Ce week-end sera l’occasion de partager nos expériences et réflexions, pour s’émanciper et avancer ensemble dans la lutte féministe. Que vous soyez déjà militant-e convaincu-e ou juste curieux-se d’en savoir plus, ce séminaire est pour vous !

 

Programme et déroulé

Le séminaire se divise en 4 demi-journées, dont 3 avec un thème particulier. Nous aurons des plénières pour introduire les thèmes généraux, et des ateliers qui serviront à discuter en petits groupes d’un aspect plus précis du thème général.

Nous commencerons par discuter de la signification du terme « féministe », de ces différents usages et des difficultés que l’on peut rencontrer dans notre vie quotidienne à se dire « féministe ». Nous aborderons ensuite le concept « d’intersectionnalité », c’est-à-dire, comment les différents rapports de domination s’imbriquent dans l’expérience individuelle et collective. Enfin, le dimanche matin sera consacré à des ateliers pratiques et théoriques sur la sexualité et le plaisir sexuel…

 
Samedi 22 septembre 

9H-9H30 : Petit-déjeuner

 

9H30-11H : Plénière : « Etre et se dire féministe » 

11H15-12H45 : Ateliers

–       « Etre et se dire féministe dans ses relations amoureuses et sexuelles» 

–       « Etre et se dire féministe et étudiantE »

–       « Prise de parole en public » (atelier destiné aux personnes se sentant  dominées dans des situations de prise de parole publique) 

 

12H45-14H : Déjeuner

 

14H-14H45 : Retour en plénière sur les ateliers 

 

14H45-16h : Plénière : « Imbrication des différents rapports de domination »

16H15-18H : Ateliers

–       « Féminisme et anti-racisme »

–       « Féminisme et anti-capitalisme » 

–       « Féminisme et religion »

Dimanche 23 septembre 
 

10H-10H30 : Petit-déjeuner

 

10H30-12H15 : Ateliers sur « Sexualité et plaisirs sexuels »

–       « Masturbation féminine » (en non mixte) 

–       « Stéréotypes et plaisirs sexuels » 

–       « Queer et Hétérosexisme »

 

12H30-13H30: Repas

 

13H30-15H: Retour du week end en plénière


15H-16H : Projets de G.A.R.Ç.E.S 

 
Pour retrouver une description précise de chaque atelier, cliquez ici : Présentation du week-end . Les ateliers sont ouverts à tous, alors venez avec vos idées, remarques, critiques et votre imagination pour les enrichir !

Infos pratiques 

Samedi 22 septembre : de 9h à 18h, à Sciences Po, au 27 rue St-Guillaume, suivi d’une soirée festive à La Veilleuse de Belleville (26 rue des Envierges, métro Pyrénées).
Dimanche 23 septembre : de 10h à 15h au centre LGBT de Paris, 63 rue de Beaubourg (métro Rambuteau).
Un petit déjeuner sera offert le samedi et le dimanche matin. Samedi midi nous organiserons un pique-nique commun : que chacun-e ramène quelque chose à partager ! Et le dimanche midi, le repas sera préparé par les G.A.R.ç.E.S.

Une seule contrainte : s’inscrire avant jeudi 20 septembre, à 12h à cette adresse : garces.seminaire@gmail.com…. et se tenir à son engagement ! Vous pouvez vous inscrire pour tout le week-end ou seulement une des deux journées. Sachez néanmoins que pour des raisons pratiques et parce que nous souhaitons que les ateliers soient les plus participatifs possibles, le séminaire est limité à 50 personnes, donc inscrivez-vous le plus rapidement possible. Une fois votre inscription envoyée, vous recevrez une confirmation par mail.

Cette rencontre est la première du genre, et nous espérons bien que ce n’est qu’un début ! Nous n’avons évidemment pas pu aborder tous les thèmes qui nous intéressent et nous avons dû choisir certains nous semblant particulièrement nécessaires et stimulants pour un premier week-end. Alors, nous vous attendons nombreuses et nombreux le week-end prochain !

 

Profession de foi de G.A.R.Ç.E.S.

Nous, membres du collectif G.A.R.Ç.E.S., conscient-e-s que le combat féministe – combat pour la libération des femmes et des minorités sexuelles et pour le dépassement des catégories de genre, construites et imposées par notre société hétéro-patriarcale – loin d’être dépassé, reste fondamental et nécessaire, désirons nous battre pour une société juste et égalitaire, où chaque individu serait libéré de toute forme d’oppression et d’aliénation.

Nous dénonçons et refusons la société hétéro-patriarcale, fondée sur la division sexuelle du travail et la séparation binaire de l’humanité en deux identités immuables et figées. Nous refusons l’enfermement de la femme dans le rôle reproductif et de l’homme dans le rôle productif parce que l’assignation de la femme à la sphère domestique, dans laquelle le travail n’est pas reconnu comme tel, représente une sphère d’oppression spécifique et parce que cette division sexuelle du travail découle d’une représentation normative fondée sur le sexe, rendant impossible l’émancipation et la liberté de chaque individu. Nous défendons un projet de transformation sociale féministe parce que cette hétéronormativité stigmatise les homosexuel-le-s, bisexuel-le-s, transgenres, transsexuel-le-s et intersexes, et oblige les individus à suivre des normes sexuelles et genrées au détriment de leur épanouissement. Nous défendons une société où tous les individus peuvent s’émanciper par le dépassement de leur condition matérielle et identitaire, une société libérée de l’oppression domestique patriarcale et de l’oppression hétéronormée.

Pour cela, nous proposons un féminisme de lutte et unitaire. De lutte, car tout ce que les femmes ont gagné et gagneront s’est fait et se fera par les mobilisations et par l’organisation collective. C’est par la construction permanente du rapport de force en faveur de l’idée d’émancipation, c’est-à-dire en s’organisant de manière unitaire et en renforçant le mouvement féministe partout où cela est possible, que l’hétéro-patriarcat pourra être contesté et, à terme, aboli. Agir partout, c’est également ne pas se cantonner au cadre législatif et institutionnel, mais organiser la lutte à tous les niveaux de la société. La lutte féministe est pleinement nécessaire aujourd’hui encore  pour conserver les acquis des combats féministes passés et arriver à l’égalité réelle. L’oppression des femmes et des minorités sexuelles ne doit pas cacher les autres formes d’oppression, économique, raciale, etc. : c’est par une convergence des luttes que nous parviendrons à transformer la société. Ainsi, si les femmes, de même que les personnes stigmatisées selon leur appartenance à une catégorie sexuelle et/ou de genre, subissent une oppression commune et spécifique, demandant une organisation autonome, elles ne sont pas toutes opprimées de la même façon, selon leur classe, leur origine(s),  leur(s) sexualité(s). C’est en prenant conscience de ces différences et en les intégrant à la fois à une lutte féministe globale et aux luttes contre toutes les autres oppressions auxquelles les femmes font face au sein de la société, que nous pourrons dépasser toute forme de domination hétéro-patriarcale.

Parce que, pour nous, le féminisme n’est pas une question de sexe mais de changement radical de la société, nous sommes en faveur d’un cadre mixte d’action. Nous pensons que c’est par une lutte conjointe avec les hommes, à la fois acteurs et victimes du schéma hétéro-patriarcal, que nous pourrons bouleverser le modèle dominant de la société. Pour autant, tant qu’il y aura de la domination masculine dans notre société, nous reconnaissons l’importance primordiale des cadres non-mixtes, étant entendu qu’ils sont un cadre autonome de résistance à l’oppression dont il est important de se saisir dans une perspective d’auto-émancipation, que ce soit pour les femmes ou pour les minorités sexuelles.

G.A.R.Ç.E.S. propose de rassembler toutes les personnes adhérant à ces valeurs et à ce projet féministe de transformation sociale.

A Sciences Po, nous agirons en :

  •    Informant et sensibilisant notre milieu à travers des campagnes et des publications régulières
  •    Dénonçant toutes les dérives sexistes et en combattant toute forme d’essentialisation des genres et des sexes
  •    Mobilisant les usagers de l’établissement à travers des actions concrètes
  •    Nous alliant à toutes les organisations, associations et collectifs qui existent à Sciences Po et  ailleurs afin de mener une action féministe d’ampleur
  •     Construisant des cadres autonomes de réflexion et d’action

Toute personne n’étant pas de Sciences Po mais partageant nos valeurs peut nous rejoindre. Nos réunions, mixtes ou non-mixtes, sont ainsi ouvertes à toutes et tous. Nous participons par ailleurs à la création d’un collectif féministe interfacs à Paris.