Compte-rendu général du séminaire

Pour  bien commencer l’année, G.A.R.ç.E.S a invité ses adhérentEs et toutes  les personnes qui le souhaitaient à se réunir le temps d’un week-end  pour faire connaissance mais aussi pour évoquer différentes problématiques liées au  féminisme. C’était  aussi l’occasion de se réunir pour s’auto-former, réfléchir sur les oppressions genrées quotidiennes que nous subissons, et pour effectuer un pas supplémentaire vers l’(auto-)émancipation.

Dans l’ensemble, le séminaire fut un beau moment de partage féministe, regroupant de nombreuses et nombreux membres de Garçes, mais également des étudiantEs de Sciences Po et d’autres universités parisiennes, comme des jeunes et moins jeunes, des personnes travaillant, des féministes « historiques », des militantEs « Queer », des personnes simplement curieuses de voir ce que ce séminaire avait à leur offrir…

Ainsi, les  papiers recueillis sur le ressenti de ce week-end par les  participantEs ont été plus que positifs. Ils ont souligné la capacité  de Garçes à construire un espace de bien être et d’empowerment dans  lequel chacunE a pu s’exprimer, exister et s’affirmer dans l’espace  collectif tout en s’enrichissant personnellement et féministement.

Entre les sympathiques petits déjeuners et repas pris en commun, auxquels s’ajoute notre soirée du samedi soir dans le bar « La Veilleuse de Belleville », le programme était dense :

Samedi matin  : Après une première plénière sur « Etre et se dire féministe » la  soixantaine de participantEs s’est répartie en trois ateliers :  «  Etre et se dire féministe dans ses relations sentimentales et sexuelles  » , « Etre et se dire féministe dans le milieu étudiant » et un atelier sur la  prise de parole en public, adressé tout particulièrement aux personnes autocensuréEs n’osant pas parler au sein de l’espace collectif.

Samedi après-midi: Après une seconde plénière sur « l’intersectionnalité » (soit le concept  de sciences sociales permettant d’analyser l’imbrication – et non  l’accumulation- des discriminations entre elles, dans le vécu des  individuEs, dans les structures sociales mais aussi dans les discours politiques),  trois ateliers ont été proposés dans cette lignée : « Féminisme et  anticapitalisme », « Féminisme et religion » et « Féminisme et  antiracisme».

Dimanche matin  : Après l’affirmation de soi comme féministe et le questionnement sur  l’intersectionnalité samedi, c’est la sexualité et les sexualités qui ont été à l’honneur dimanche matin avec deux ateliers mixtes : « Stéréotypes et plaisirs sexuels » et « Queer et hétérosexisme », ainsi qu’un atelier non-mixte sur la masturbation féminine.

Dimanche après-midi : Après un retour sur les ateliers du matin et de la veille, nous avons  exprimé notre ressenti sur le weekend, réfléchi sur les choses qui étaient réussies et celles qui pourraient être améliorées (l’idée de créer une Charte a ainsi émergé à ce moment-là) avant d’échangé autour des projets  futurs de l’association.

Vous retrouverez tout au long des jours suivants des comptes-rendus ou des articles liés aux plénières et aux ateliers s’étant déroulés lors de ce séminaire, et n’hésitez pas à nous poser des questions ou à ajouter des remarques dans les commentaires!

CR du rendez-vous avec l’infirmière de Sciences Po sur les TCA

Le but de ce rendez-vous était d’avoir le point de vue de l’infirmière sur ce tabou, savoir si beaucoup d’étudiantes venaient la voir à ce sujet mais aussi de pouvoir mesurer les marges de manœuvre qui se présente à elle pour des actions de prévention/information sur les TCA.

A ce rendez-vous étaient présentes :  Sarah L, Laure M et  Sophie N pour Garçes ainsi que Chrystelle Welter (infirmière) et  Claire Secondé (responsable handicap et aide d’urgence) pour l’administration.

Nos revendications :

–          Une intervention sur le bien-être étudiant incluant les TCA durant la semaine d’intégration qui soit obligatoire pour touTEs les étudiantEs qui entrent à Sciences Po avec remise d’un support papier avec des informations pratiques sur le stress, la dépression, la dépendance et les TCA.

–        La mise en place de groupes de paroles étudiants sur les TCA (et potentiellement d’autres sujets par la suite) avec un animateur de dialogue (par ex : l’infirmière) qui intervienne au moins la première semaine pour mettre en place le groupe.

–       Une information plus accessible et plus complète sur le site internet de Sciences Po, ainsi que dans les locaux de Sciences Po (meilleure signalétique, panneaux d’affichage, etc.)

–    Une équipe médicale élargie (des médecins spécialistes « référents », notamment un(e) nutritionniste, un(e) gynécologue, etc)

–   La constitution d’une étude ou d’un rapport sur le bien-être étudiant dans son ensemble avec questionnaire, entretiens, statistiques qui inclurait des données sur les TCA (comme le rapport sur le bien-être des salariés à Sc Po).

–       La mise en place d’une cantine CROUS à l’intérieur de Sciences Po et de plages horaires repas.

–   La mise en place d’un parcours TCA santé/domination de genre en lien avec l’infirmière qui s’accompagnerait d’une campagne d’affichage conjointe

Résumé de l’échange avec l’infirmière :

Peu de personnes viennent voir l’infirmière pour des problèmes de troubles du comportement alimentaire mais elle estime que c’est loin de correspondre aux nombres d’étudiant-e-s réellement atteint-e-s de TCA. C’est effectivement un véritable tabou, et les étudiant-e-s venant la voir ont déjà pris conscience du fait qu’ils/elles sont concernées par des TCA et veulent y remédier.

Quand un-e étudiant-e vient la voir, l’infirmière met en place un parcours avec lui/elle, les invite à consulter un psychologue si ça n’est pas déjà le cas, puis à venir contrôler leur poids avec elle une fois par mois.

Elle nous apprend que la médecine préventive disposait avant d’un nutritionniste mais que celui-ci est parti et n’a pas été remplacé depuis plus d’un an. Désormais, les étudiant-e-s qui souffrent de TCA sont essentiellement aiguillé-e-s vers l’hôpital Sainte Anne qui peut traiter ces problèmes. On se fait la réflexion entre Garçes que c’est assez violent d’être dirigé vers un hôpital psy lorsqu’on souffre de TCA. Il existe aussi des organismes et cliniques privés qui traitent les TCA mais celles-ci sont payantes.

Au cours de notre discussion, nous mettons bien en avant le fait que nous voulons avant tout faire de la prévention et de l’information, d’où la pertinence de travailler sur la visibilité de panneaux « info-santé » dans chaque bâtiment de Sciences Po. A noter dans notre réflexion sur le genre, beaucoup de moins de garçons fréquentent l’infirmerie, notamment parce qu’ils s’autorisent encore moins à craquer que l’étudiant-e moyen-ne de Sciences Po (qui ne le fait déjà pas beaucoup). La situation des étudiant-e-s internationaux semblent encore plus compliquée car leur perte de repère à leur arrivée est très importante.

Pour faire de la prévention, l’infirmière et la responsable Handicap et aide d’urgence pointent l’importance des professeur-e-s et des ami-e-s pour la prise en charge et le repérage d’étudiant-e-s en souffrance : ce sont elles/eux qui sont généralement à l’origine de signalements auprès de l’infirmière et/ou de l’aide sociale. A noter : dans le cas d’un signalement, la personne est contactée sans mention de la façon dont l’infirmière et/ou la responsable handicap ont eu des vents des difficultés traversées. Par ailleurs, en grande majorité, une fois qu’un rendez-vous est proposé à l’étudiant-e concerné-e, il/elle s’y rend.

Conclusion et perspectives :

Ce rendez-vous a renforcé notre envie de faire des TCA le sujet d’une grande campagne de rentrée par Garçes avec des actions d’information et de prévention en coopération avec l’infirmière et les responsables de Sciences Po concerné-e-s, la diffusion d’un manifeste « Notre corps nous appartient » ainsi que des actions de plus longue durée pour la mise en place d’une cantine, d’une étude sur le bien-être étudiant comprenant les TCA, etc.